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Quatre filles et un mouflet

A propos...

Dans ce deuxième opus, on retrouve les quatre copropriétaires qui ont décidé d’agrandir le cheptel - non pas des moutons qui leur servent de tondeuses écolo - mais des habitantes de la ferme. Aux semis du potager s'ajoutent donc d’autres semences, plus difficiles à faire germer. Avec des inséminations artisanales pour les unes, de la PMA avec donneur anonyme pour les autres, les deux couples n'ont pas fini de vous révéler des surprises. 

Quatrième de couv'

Depuis qu’Alex, Maëlle, Fred et Estelle ont racheté et retapé ensemble une ferme au milieu de nulle part, elles se sont mis en tête de devenir mamans. Alex est la première à donner naissance à un petit bout qui s’imposera vite comme la coqueluche de la bande. Sauf peut-être pour Nat, qui ne voit pas ce que tout le monde trouve aux bébés – ces petits monstres qui sentent le lait rance qu’ils renvoient plus vite que leur ombre. Après plusieurs essais contrariés, Estelle tombe enceinte à son tour. Et là, c’est le cataclysme : incarnant à elle seule tous les désagréments possibles et imaginables de la grossesse, elle en fera voir à tout le monde avec sa phobie des vergetures et ses envies de maquereaux et saisira toutes les occasions de faire scandale. Avec ses bouleversements hormonaux, Estelle réussira-t-elle à venir à bout de la patience d’ange de la butch de son cœur ?

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Extrait

"Estelle en était à son huitième mois de grossesse, le mois de la nidification, où les femmes enceintes commencent à ranger, trier, classer, briquer, polir, installer, arranger, décorer, redécorer, mettant la maison sens dessus dessous, prétextant un grand ménage de printemps pour offrir le petit nid le plus accueillant possible à leur bébé. Fred, qui en avait vu des vertes et des pas mûres avec les bouleversements hormonaux de sa petite femme, n’eut pas d’autre choix que de subir les nouvelles lubies d’Estelle. Tous ses CD et DVD furent classés par ordre alphabétique, ses caleçons séparés des slips et la moitié de ses T-shirts donnés à Emmaüs. Fred ne s’y retrouvait pas. Et elle n’était pas la seule. Après avoir nettoyé tous les placards de la cuisine de fond en comble et lessivé le frigo, Estelle s’était attaquée à l’impressionnante collection d’épices d’Alex, qu’elle avait également rangée par ordre alphabétique. Alex avait failli s’étrangler lorsqu’elle s’aperçut qu’elle avait vidé l’équivalent d’une demi douzaine de doses de safran dans son plat indien, pensant que c’était du curry. 

Fred serrait les dents en comptant les jours qui les séparaient de l’accouchement. Stoïque et soucieuse de toujours être aux petits soins pour sa petite femme, elle lui proposait un massage des pieds pour la détendre lorsqu’elle avait les nerfs en vrac et s’en prenait au monde entier, et se levait sans rechigner à trois heures du matin pour lui préparer un lait chaud au miel, quand ce n’était pas une sole meunière. Exténuée, elle avait hâte que le petit alien dans son ventre pointe enfin son nez pour retrouver sa femme d’avant. Parfois, en partant au garage avec un jean qui lui donnait l’air d’aller à la pêche aux moules, trop raccourci par Estelle qui un beau jour avait refait les ourlets de tous ses pantalons sans exception, elle se disait qu’elle allait faire son balluchon et prendre le large, comme le faisaient certains pères démissionnaires. En huit mois de calvaire, elle avait acquis la certitude que si ces malheureux disparaissaient à jamais, intégrant la légion d’honneur pour échapper à leur mante religieuse couveuse de monstres, ce n’était pas parce qu’ils n’assumaient pas de devenir père, mais parce qu’ils n’arrivaient pas à gérer la mutation hormonale de leur femme."

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